Dans la dernière mise à jour de Christine Tessier, directrice des investissements de Harbourfront Wealth, elle dit au revoir au premier trimestre, fait le point sur les principaux indicateurs économiques et présente une mise à jour de nos perspectives économiques.
Au Canada
Aux États-Unis
Perspectives actualisées
Dans nos perspectives de janvier 2024, nous nous attendions à une divergence entre le Canada et les États-Unis, le Canada étant plus sensible au risque de récession. Cette prévision semble se concrétiser lentement, car les données économiques actuelles montrent que l’économie canadienne est plus fragile que celle des États-Unis, notamment en ce qui concerne l’emploi et la croissance. La résistance de l’économie américaine nous a surpris, même si la hausse de l’inflation ne l’a pas fait, compte tenu des méga-tendances actuelles. Alors que certains acteurs du marché interprètent l’inflation de 2024 comme une aberration, nous estimons que la nature générale des données sur l’inflation est trop répandue pour être ignorée et qu’elle indique à la fois des mégatendances à l’œuvre et des dépenses fiscales élevées. Nous pensons désormais que le risque de récession aux États-Unis a diminué, mais qu’il n’est pas encore totalement écarté. Nous continuons de penser que le Canada risque de connaître une récession.
L’une des données intéressantes est la divergence entre les données sur l’emploi aux États-Unis et au Canada. Bien que le Canada ne semble pas créer de nouveaux emplois, il continue d’enregistrer une croissance des salaires, ce qui est surprenant compte tenu de la hausse du chômage. À l’inverse, les États-Unis continuent de créer de nouveaux emplois, mais la croissance des salaires se ralentit et les journaux américains font désormais largement état des suppressions d’emplois dans les entreprises.
Le paysage économique est difficile à prévoir, car les acteurs du marché continuent de réagir fortement aux changements de petites données. Par exemple, cela inclut des changements notables dans les attentes de six réductions de taux (janvier) à trois réductions de taux (mars), comme indiqué par RPIA et Bloomberg dans le tableau ci-dessous.
Source : Les thèmes du marché du crédit en 5 graphiques – Q1 2024 (rpia.ca)
En ce qui concerne l’inflation en général, nous constatons une différence entre le suivi de l’inflation par le secteur, point de données par point de données, et l’expérience vécue et le biais comportemental du consommateur individuel. Bien que l’inflation soit en baisse constante, les consommateurs quotidiens continuent de faire état d’un sentiment négatif à l’égard des prix, comme l’indiquent les enquêtes menées auprès des ménages. Des domaines clés des dépenses des ménages peuvent être sous-représentés dans les calculs de l’inflation, notamment des domaines tels que les coûts d’infrastructure. Par conséquent, même si l’impression d’inflation a diminué, le consommateur continue de se comporter sous la pression de niveaux de prix plus élevés qui ne sont pas revenus aux niveaux d’avant la pandémie.
Aux États-Unis, nous avons du mal à comprendre pourquoi la Fed se hâterait de réduire ses taux avant la fin de l’année. Nous pensons que les banquiers centraux souhaitent éviter les «fantômes de l’inflation passée» en ne levant pas le pied trop tôt. Selon nous, les données économiques américaines ne plaident pas en faveur d’une baisse des taux, compte tenu de la vigueur de l’économie et de l’emploi. En outre, il est peu probable que la Fed se contente d’une seule impression d’inflation négative et il se peut qu’elle veuille que l’incendie de l’inflation soit définitivement éteint avant de réduire les taux. Par conséquent, il est peu probable que les taux soient abaissés avant l’automne (si tant est qu’ils le soient).
Au Canada, les gros titres abondent de Canadiens demandant «quand la Banque du Canada va-t-elle baisser ses taux ?». Avec des données économiques et d’emploi plus faibles, les Canadiens sont désireux d’un allègement des taux d’intérêt. Malheureusement, cela place le Canada dans la position peu enviable d’être potentiellement le premier à réduire les taux, avec une visibilité floue sur la question de savoir si la Fed suivra le mouvement. Une divergence entre les taux directeurs exerce une pression à la baisse sur la monnaie canadienne et a des répercussions plus larges sur les prix à l’importation et à l’exportation. Une autre question se pose : quelle est l’ampleur des divergences possibles entre les taux directeurs ? Bien que les données canadiennes suggèrent qu’une baisse des taux pourrait être justifiée en juin, nous pensons qu’il est tout aussi possible que la Banque du Canada repousse un peu cette baisse, afin de gagner du temps pour obtenir une meilleure visibilité et, espérons-le, pour mieux s’aligner sur la politique de la Fed. La Banque du Canada procéderait-elle à des baisses de taux substantielles (plus de 50 points de base) sans constater une certaine évolution aux États-Unis ?
Enfin, l’une des préoccupations croissantes concernant les données économiques est de savoir dans quelle mesure l’activité du marché privé est reflétée dans les informations communiquées. Alors que les capitaux se déplacent de plus en plus vers les marchés privés, il est difficile de savoir dans quelle mesure cette activité économique est prise en compte dans les principaux indicateurs économiques.
Revenu fixe
La volatilité reste élevée, les marchés spéculant sur l’évolution des taux d’intérêt. Après une forte hausse en fin d’année en 2023, l’indice obligataire universel FTSE Canada a affiché un rendement de -1,2 % pour le trimestre. En ce qui concerne le crédit, les émetteurs américains et canadiens ont été très actifs. En mars, les entreprises canadiennes ont émis environ 12 milliards de dollars de nouvelles obligations. Le niveau d’émission trimestriel a augmenté de plus de 60 % par rapport à 2023. Les acteurs du marché continuent de considérer que les titres à revenu fixe (en particulier les titres à revenu fixe de qualité) offrent des rendements globaux attrayants et sont désireux d’acheter des obligations dont le prix est actuellement plus élevé. Malgré un niveau d’émission record, la demande a suivi l’offre. De nombreux gestionnaires d’obligations s’attendent à ce que le calendrier des émissions ralentisse au fur et à mesure que l’année avance. Compte tenu des niveaux élevés d’obligations arrivant à échéance et des attentes d’un ralentissement des émissions, le marché pourrait être positif pour les écarts de crédit.
Actions
Le premier trimestre de l’année 2024 a démarré sur les chapeaux de roue, le S&P 500 (en CAD) et le S&P/TSX Composite gagnant respectivement 13,34 % et 6,62 %. L’énergie a été l’un des principaux moteurs des rendements, les prix du pétrole ayant grimpé en raison des tensions géopolitiques. Au Canada, la performance du marché des actions a été «classiquement canadienne», avec des performances sectorielles positives dans les secteurs des matériaux (+16,6 %) et de l’énergie (+8,7 %). Le secteur des soins de santé a également enregistré de bonnes performances (+13,6 %). Les rendements des secteurs américains ont suivi une tendance similaire, l’énergie enregistrant les meilleurs rendements (+11,1 %), ce qui constitue un changement bienvenu par rapport à l’histoire de la technologie. Les indices de marché ont continué à flirter avec de nouveaux records tout au long du trimestre. Les fonds d’actions canadiennes ont enregistré des entrées, reflétant l’intérêt des investisseurs pour les matières premières dans un contexte de craintes inflationnistes persistantes.
Actifs privés
L’intérêt pour les actifs privés reste stable, les investisseurs continuant à chercher un répit dans la volatilité des marchés publics. Le mois dernier, le nombre croissant de stratégies privées disponibles sur le marché canadien de la vente au détail a fait la une des journaux.
Si vous souhaitez discuter de votre portefeuille, les investisseurs doivent
prendre contact directement avec votre conseiller
.
Clause de non-responsabilité
Christine Tessier, j’ai préparé ce commentaire pour vous faire part de mes réflexions sur les différentes alternatives d’investissement et les considérations qui peuvent être pertinentes pour votre portefeuille. Ce commentaire reflète mes seules opinions et peut ne pas refléter celles de Harbourfront Wealth Management Inc. En exprimant ces opinions, je fais appel à mon meilleur jugement et à mon expérience professionnelle, du point de vue d’une personne qui étudie un large éventail d’investissements. Par conséquent, ce rapport doit être considéré comme le reflet de mes opinions éclairées plutôt que comme des analyses produites par Harbourfront Wealth Management Inc.
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